Assise, près du rivage. L'eau est si calme. Je regarde prudemment tout autour de moi. Je sens, par petites vagues, le vent envelopper mon corps presque nu. Je découvre le paysages, silencieusement. Quelques petits oiseaux chantent, inconscients. J'apprend ce nouveau ciel, ces nouvelles collines parsemées de ces petites fleures colorées. Je regarde les quelques gouttes d'eau perlées sur mes doigts. Je n'ai soudainement plus envie de me battre. Ni contre moi, ni contre le monde entier. Je ne comprend plus d'où vient toute cette violence que j'ai accumulé pendant tellement d'années. J'avais appris à vivre avec, à accepter le fait qu'elle face parti intégrante de moi. J'avais appris à compter silencieusement pour ne pas oublier. J'avais appris la méfiance, le mensonge, la pourriture. Je me souviens des rues puantes et crasseuses. Je me souviens des regards éteints, vides et sombres. Je me souviens des cris stridents qui m'obligeaient à me boucher les oreilles. Je me souviens aussi du goût amer envahissant ma bouche qui ne me lâchait plus. Mais je n'arrive pas à me souvenir simplement pourquoi ? Pourquoi tout ça ? Pourquoi cette haine ? Pourquoi cette malsainité permanente ? Dans quel but ? Contre qui ? Contre quoi ?
Puis il m'a regardé avec ses grands yeux noirs, et m'a dit : "Tout meurt, tout finit par finir, et la seule éternité est dans le maintenant." Je lui ai souris, je n'avais pas besoin de lui répondre. J'ai alors compris.
