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J'ai besoin d'un flingue. Maintenant.

Mardi 9 octobre 2012 à 0:22

 - Ca va mademoiselle? Non parce que vous êtes en train de pleurer, on dirait que vous savez même pas où vous êtes. Tenez un mouchoir. C'est pas bon pour vous, vous savez de rester seule comme ça assise sous la pluie. Vous allez attraper froid.
   Il m'a posé la main sur l'épaule, pour être sur que je l'écoute. J'ai levé les yeux. Je croyais voir mon père, effrayée, dégoûtée, j'ai repoussé sa vilaine main de mon épaule.
- Qu'est-ce qu'il y a mademoiselle? On dirait que vous avez vue un fantôme! Et un fantôme qui ne vous a pas laissé que des bons souvenirs.
   Je le voyais partout, sur chaque visage, dans chaque regard que je croisais. Je me suis enfuis en courant. Le vieux bonhomme inquiet me criait quelque chose, mais j'étais déjà trop loin pour l'entendre. Va savoir peut être que ça m'aurait aidé ce qu'il me disait, mais je m'en foutais.Je continuais de courir, comme si je fuyais quelque chose, des souvenirs, des mots trop souvent prononcés et auxquels je ne croyais plus, quelque chose qui n'existait peut être même pas. Je fuyais c'est tout. Rien d'autre n'avait d'importance. Fuir ce monde de fou. Fuir. 
   Je n'ai jamais réellement compris pourquoi je ressens autant de choses. Pourquoi je n'éprouve que de la culpabilité. J'ai essayé par tous les moyens de me débarrasser de ça, à un moment j'ai même cru avoir réussi, mais je me suis trompée, c'était toujours là, au fond de moi.
   Des centaines de souvenirs me reviennent, des bons, des mauvais, certains sans importances, mais ils me font tous aussi mal les uns que les autres. Des souvenirs que j'avais oublié, qui sont restés là pendant des années endormis, et qui resurgissent comme pour m'assommer un peu plus. Mais je m'en fiche, je m'habitue. On s'habitue à tout avec le temps. Tout n'est qu'une question d'habitude. Je ne dis pas que j'ai moins mal, moins peur, que je suis moins perdue, je vis avec c'est tout. 
Et puis j'apprend à mettre certaines chose de côté. J'apprend à sourire, à être heureuse. J'apprend à vivre. C'est n'est pas si déplaisant que ça au final. Je sais que je peux tenir le coup même avec tout ça sur le coeur, jamais j'aurai cru pouvoir dire ça, mais je sais aujourd'hui que ce n'est pas incompatible, surtout avec la bonne personne. 
 

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